FRANK FRAZZETA

L'hommage d'un illustrateur de fantasy. Par Tod

Photos sur le site Migalart

J'aimerai rendre un hommage à celui que j'estime par-dessus tout. Tant par sa force graphique que par la représentation graphique de la force. Frazetta ...

Alors là, tout ahuri. Vous me dites: "?" - "What? Frank est mort?!!" - "Mais non" vous dis-je. Rendre hommage ne veut pas simplement dire que le présent personnage est DCD. De toutes façons ce bonhomme là est immortel. Eh oui, encore un. 

En fait, je vais être assez direct en ce qui concerne l'explication qui motive mon attirance envers ce peintre et ses oeuvres. On ne retrouve pas dedans quelque chose de rigide, de fini, de stérile, qui au-delà du thème imaginatif représenté nous permet toute évasion.

Devant certains illustrateurs, nos yeux et seulement nos yeux voyagent dans un univers factice mais nos pieds restent encore ancrés sur la terre ferme. Avec d'autres c'est le corps tout entier qui se retrouve plongé dans l'autre dimension.

Tout n'est pas dit, les éléments sont suggérés, un coup de pinceau et hop!

Le tour est joué, voilà un rocher, une montagne, un ciel. C'est la texture de la peinture qui détermine l'âme de l'objet. Et ces teintes audacieuses?! Hein? ça veut dire quoi? Alors les ombres propres de la chair des personnages deviennent vertes, oranges vifs ou violettes. Pourquoi?

Frazetta peint rapidement. Ce qui lui permet de ne pas s'égarer dans des détails superflus qui ne pourraient que perturber le thème central. 

Frazetta va droit à l'essentiel. La rapidité d'exécution permet de le comparer, au niveau d'un principe au moins, aux impressionnistes qui "figeaient" l'instant furtif. Attention! "figeaient" est à utiliser avec des pincettes, ses oeuvres sont loin d'être figées.

Bref, tout ceci nous conduit à la notion d'atmosphère, de mouvement, de férocité, d'énergie, avec en plus la thématique de la vie, de la mort à travers la puissance des seigneurs que la sauvagerie a su dompter.

Les âges ancestraux n'ont pas livré tous leurs secrets, à en juger l'étendue imaginative des illustrateurs d' heroïc fantasy. Frank non plus. Difficile de remettre en cause tout ce que l'on sait au profit d'un style plus personnel, il n'hésitera donc pas à se moquer des proportions, des couleurs et de la définition du canon humain au profit d'une liberté qui le conduit à susciter... l'émotion...

 

"Je vois bien les choses telles qu'elles sont mais je les peint selon l'image qu'elles impriment dans mon esprit, plutôt que selon leur réalité objective. Si vous examinez bien par exemple un de vos sujets d'angoisse, vous remarquerez qu'il est hors de proportion avec ce que vous ressentez. Vos images mentales sont toujours excessives par rapport à la réalité. Ce sont des images que j'essaie de fixer dans mon oeuvre. Le poing qui s'abat sur vous, je le ferai plus énorme, plus noeux, plus menaçant, parce que ce qui m'intéresse c'est la peur et non les proportions anatomiques de la main."


Encore fallait il oser. Et le caractère sensuel des personnages, on en parle pas?

Je vous fais confiance, je vous laisse imaginer... Et puis de toutes façons, ceci est une autre histoire...